Véritable oeuvre cosmopolite et variée, Elégie se trouve être un programme de cinq langues, représentant cinq traditions de répertoire très différents : russe, géorgien, italien, français et espagnol. Un choix aisément justifié par l'artiste, tant ces multiples répertoires permettent "davantage de couleurs et plus de possibilités pour exprimer des émotions avec la voix". Si, pour l'ouverture de ce récital, la célèbre mezzo-soprano nous émerveille par son interprétation de None but the lonely heart de Tchaikovski, la chanteuse surprend agréablement par ses choix d'interprétations parfois moins connus du grand public. Sont ainsi mis à l'honneur le célèvre compositeur géorgien Otar Taktakisvili, mais aussi les chansons de Duparc et Tosti avec lesquelles la chanteuse entretient une affinité certaine. Un album fort, qui, enregistré dans sa ville natale de Tbilissi quelques semaines seulement avant que les rideaux ne se ferment, révèle la beauté émanant de l'introspection musicale.